Pic noir

Un texte de la Fondation 30 millions d’amis

Créée sous l’impulsion de 4 associations de défense de l’environnement et des animaux, la Coordination « Libre Évolution » œuvre pour la création d’espaces strictement protégés, dénués de toute intervention humaine. La Fondation 30 Millions d’Amis salue l’initiative et demande aux pouvoirs publics d’agir en conséquence.

10% d’espaces en libre évolution en France ! C’est l’objet de la proposition de la Coordination « Libre Évolution » lancée sous l’impulsion des associations Animal CrossASPAS, Forêts sauvages et Francis Hallé pour la forêt primaire. Une idée également soutenue par de nombreux parlementaires qui ont déposé, à cette fin, 5 amendements au projet de loi de lutte contre le dérèglement climatique, en cours de discussion au Parlement.

La chasse, actuellement autorisée à l’intérieur des espaces de protection « forte »

La part des aires marines et terrestres protégées devrait, selon le Président Emmuanel Macron, être portée à 30%, « dont un tiers d’aires protégées en pleine naturalité » [autrement dit, en « protection forte », NDLR] d’ici 2022 (6/05/2019). Une bonne nouvelle… en apparence ! Encore faut-il, en réalité, durcir la réglementation applicable à ces espaces et aux animaux qu’ils abritent. « Dans l’urgence de préserver la nature et les humains, nous nous réjouissons des déclarations faites, qui pourraient être une véritable révolution, tout en redoutant les artifices de langage, assurent les associations instigatrices du projet. La protection forte ne doit pas être un consensus mou qui ne nous ferait en rien gagner la bataille de la biodiversité. »

 

Arrêtons de vouloir maîtriser et exploiter la totalité des espaces et des écosystèmes.

Coordination « Libre Evolution »

Et pour cause : actuellement, seul 1,54 % du territoire métropolitain terrestre français bénéficie d’une protection dite « forte ». « Or, à l’intérieur de ces espaces de protection ‘’forte’’, l’exploitation forestière, le pastoralisme et la chasse sont encore bien présents, déplore le collectif. La chasse est autorisée dans 3 zones-cœurs de parc national sur 11, dans une grande majorité des réserves naturelles nationales et dans la plupart des réserves naturelles régionales ». Seul 0,6% du territoire est, in fine, dépourvu de toute intervention humaine !

«  Sans intervention humaine, la faune revient sans qu’il soit besoin de la réguler »

Raison pour laquelle les associations invitent les pouvoirs publics à renforcer la protection forte afin que les 10 % promis le soient véritablement en « libre évolution ». «  Arrêtons de vouloir maîtriser et exploiter la totalité des espaces et des écosystèmes ; laissons, en certains lieux, la nature prendre la direction qu’elle souhaite, préconisent-elles. Sans intervention humaine, quelle qu’elle soit, la forêt se reconstitue, la faune revient et retrouve sa densité naturelle sans qu’il soit besoin de la réguler. »

Dès 2009, l’Union européenne invitait déjà les Etats membres à développer de vastes zones de « nature vierge ». Trois ans plus tard, l’initiative « Wild Europe » définissait les espaces de protection « forte » comme « une zone gouvernée par des processus naturels », « composée d’espèces et d’habitats naturels » et « sans activité humaine intrusive ou extractive ». « La protection stricte européenne n’interdit pas nécessairement l’accès des personnes, mais n’autorise aucune perturbation significative des processus naturels, résume le collectif. Ce qui signifie une zone sans chasse, sans exploitation du bois, des terres ou des minéraux, sans contrôle des espèces ». Dans cette lignée, la Stratégie de l’UE en faveur de la Biodiversité à l’horizon 2030 prévoit qu’au moins un tiers des zones protégées (soit 10 % des terres et 10 % des mers de l’Union) le soient « strictement » (20/05/2020).

Reste à l’Etat français de suivre cette voie, que ce soit dans le cadre de la Stratégie nationale pour la Biodiversité (en cours d’élaboration au gouvernement) ou, à un cran supérieur dans l’ordonnancement juridique, à travers la loi sur le climat (en première lecture devant l’Assemblée nationale). Une évolution inéluctable pour préserver les animaux et leurs milieux.

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